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Guy Charbonnier, globe-trotter de l'élevage « EN AFRIQUE COMME AU SPACE, LA VACHE FLATTE L'ÉLEVEUR »

Chargé de mission à l'international au sein de l'Ucear, Guy Charbonnier constate avec bonheur qu'une même passion anime les éleveurs, où qu'ils soient.

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Depuis quelques années, Guy Charbonnier vit en transit. De retour du Tadjikistan début juin, il s'apprêtait à repartir en juillet sur les plateaux tibétains, puis au Burkina Faso. « Je travaille partout où l'élevage est en situation difficile, explique le responsable export de l'Ucear, au physique de routard sympathique.

J'interviens seul ou dans le cadre de missions pluridisciplinaires destinées à mettre en place des schémas d'accompagnement techniques et de formation autour de l'IA. Avec nos races abondance et tarentaise, nous sommes très présents sur le pourtour du bassin méditerranéen et en Afrique. »

À LA RENCONTRE

Dans ces pays où les services autour de l'élevage font défaut, Guy Charbonnier se présente comme « inséminateur ». Un métier dont il a exploré toutes les facettes avant de s'investir dans les biotechnologies. « Je vais à la rencontre des éleveurs. J'identifie les problèmes et les ressources : la disponibilité fourragère et la capacité technique. Ici et là-bas, le métier reste le même. Que la vache fasse 2 ou 40 kg de lait par jour, elle doit subvenir à ses besoins pour produire et reproduire. Le reste est une histoire d'adaptation à l'environnement, aux contraintes climatiques et physiques, ainsi qu'à l'accès au marché du lait et de la viande. »

DÉCLENCHEUR DE PROGRÈS

À l'aise au carrefour de plusieurs mondes, le technicien constate qu'aussi bien en Afrique qu'au Space, l'animal sélectionné flatte l'éleveur, le rémunère et l'amène à se projeter dans l'avenir. « Pourquoi changer l'alimentation ou le bâtiment si l'animal ne produit toujours qu'un kilo de lait ? Comme en France dans les années 50 et 60, l'IA et l'animal métis représentent un levier d'amélioration technique et un déclencheur de progrès extraordinaire. »

ACCOMPAGNEMENT

Pour ce passionné de montagne, engagé à titre personnel dans des projets d'aide au développement en Afrique, accompagner les paysans du monde est un travail qui s'inscrit dans le temps.

S'il est facile de faire un « coup » qui permet de décaisser des stocks de semences, il est plus difficile mais aussi plus valorisant d'inscrire l'insémination dans un vrai schéma génétique. Considéré comme « un vil commercial » par les ONG, un « doux rêveur » par les commerciaux, ce globe-trotter estime que son travail est plus proche du développement que du business. « Mes interventions s'inscrivent dans la réalité économique de la vente de génétique. Mon poste est financé par des éleveurs français dont les retombées aident à amortir les coûts des schémas de sélection abondance et tarin. Deux races à effectifs modestes, mais proches des locales, en particulier la rouge des steppes d'Asie centrale, la n'dama en Afrique ou la baladi en Égypte. C'est un partenariat gagnant-gagnant ».

ANNE BRÉHIER

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